
Comme tout le monde sur les médias sociaux, mon fil d’actualité a été inondé d’articles et de posts sur le “quiet quitting” (ou “démission silencieuse”). Après m’être informée, j’ai compris que ce n’est rien d’autre que des employés qui font ce pour quoi ils sont payés. Alors qu’ils avaient pris l’habitude d’accepter des appels après les heures de bureau, de faire des heures supplémentaires le week-end ou de consulter leurs e-mails pendant les vacances, ils s’en tiennent désormais au terme de leur contrat de travail : X heures, de telle heure à telle heure, du lundi au vendredi, avec X jours de congé par an. Ils ont fixé des limites et communiqué leurs standards.
Si je ne peux m’empêcher de sourire en pensant que ce concept méritait une expression spécifique, je ne suis pas surprise par les réactions qui l’accompagnent. Le monde du travail évolue lentement d’une culture du burnout où l’argent à le rôle central, vers des entreprises qui considèrent la croissance personnelle, le fait d’avoir un objectif et l’inclusion comme des éléments clés de leur activité. Mais les employés en ont assez d’attendre et, en montrant que ça ne fonctionne plus pour eux, ils espèrent un changement plus rapide et plus profond.
Le résultat ? Ceux qui n’ont pas fait le pas le prennent comme une offense à ce qu’ils sont : “Pourquoi tu le fais plus ? Tu n’as pas l’esprit d’équipe, je vais devoir travailler plus à cause de toi !” tout en espérant secrètement avoir été le premier à prendre la décision. Les directions des entreprises qui n’en bénéficient plus jouent la carte de la culpabilité : “A mon époque, tout le monde travaillait 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 sans se plaindre, fiers de pouvoir mettre de la nourriture sur la table à la fin de la journée ! Aujourd’hui, les gens veulent juste s’amuser et profiter de leur vie”. Cela vous semble familier ? 😅
Cela fonctionne chaque fois que quelqu’un essaie de changer quelque chose dans sa vie. Je le constate encore et encore avec mes clients : ils commencent à se comporter différemment et, peu de temps après, l’environnement aboie “Comment oses-tu ? Reviens à ta place !”. Et la tentation est grande pour eux de revenir à leur ancienne habitude plutôt que de se battre pour ce qui est le mieux pour eux : ils se laissent contredire du fait du nombre de personnes qui pensent qu’ils ont tort. Bien sûr, s’ils pensent tous la même chose, ils doivent avoir raison, n’est-ce pas… ? 🙃
Il faut du cran et de la résilience pour définir, fixer et s’en tenir à ses limites. Vous serez très probablement qualifié d'”égoïste” plus d’une fois. Mais, au bout du compte, c’est la seule façon pour vous de vous protéger des relations toxiques, avant de pouvoir en construire d’autres bienfaisantes. Et le résultat sur votre équilibre de vie vaudra tous vos efforts ❤️