
Il y a quelques semaines, une partie de ma retraite consistait à faire de la randonnée tous les jours : quel que soit le temps, quelle que soit ma motivation, je quittais mon hôtel juste après le petit-déjeuner, choisissais une randonnée de 3 heures et me lançais. J’ai fini par marcher sous la pluie 1 jour sur 2, et c’était une expérience plutôt…brumeuse. Mais c’était aussi agréable de se sentir seule dans la nature, et j’étais fière de moi de l’avoir fait.
Je me promenais dans un endroit un peu plus fréquenté – c’est l’une des plus belles randonnées de la région – et un groupe d’une douzaine d’hommes, dans la trentaine-quarantaine, tous équipés de matériel de randonnée dernier cri et peu utilisé, est arrivé dans l’autre direction. Ils papotaient, riaient, n’avançaient pas vraiment, je me suis dit que leur randonnée de 3h30 allait probablement durer jusque tard dans l’après-midi. Quelques secondes plus tard, j’ai entendu quelque chose dans mon dos, quelqu’un qui semblait tellement lent que s’il allait plus lentement, il allait se mettre à reculer. J’ai pensé que c’était un des gars du groupe, qui venait chercher quelque chose qu’il avait perdu peut-être.
Mais c’était ce type- là qui courait. Il n’avait pas de tenue de sport digne de ce nom, pas de chaussures de course, il devait avoir dans les 80 ans bien avancés, légèrement déformé par l’âge (oui, ma photo est droite), probablement plus lent que la plupart des marcheurs, mais il était là, présent et en action. Maintenant, est-ce que vous pensez “il a de la chance de pouvoir encore courir à son âge !” ou est-ce que vous reconnaissez que peut-être, le fait qu’il ait couru pendant des années l’a rendu suffisamment en bonne santé pour qu’il puisse encore courir à son âge ?
Lorsque nous commençons à rêver à ce que nous aimerions dans la vie, nous nous en décourageons (très vite) avec des discours négatifs comme “je suis trop vieux”, “je suis trop gros”, “je n’ai pas le temps”, “je vais avoir l’air ridicule” et nous finissons par ne rien faire. Alors que la meilleure solution est de se lancer. À votre propre rythme, pour vous permettre de vous faire une idée de ce que vous ressentez, dans votre corps, dans votre esprit. Croyez-moi, il n’y a pas de meilleur moyen de goûter à ce “nouveau vous” dont vous rêvez et cette nouvelle fenêtre ouverte sur une possibilité vous apportera toute la motivation que vous recherchez.