
Ce qui est passionnant dans un parcours personnel, c’est que l’on peut changer n’importe quel aspect de sa vie ! La contrepartie est qu’il y a toujours une partie de votre vie sur laquelle vous voulez travailler, cela n’en finit jamais! Heureusement pour moi, j’ai accepté ce fait il y a longtemps et c’est pourquoi je me suis récemment inscrite à un atelier pour me permettre de découvrir une nouvelle carrière. La semaine dernière, nous devions visualiser deux choses : notre vie idéale et notre vie professionnelle idéale. J’en suis sortie avec des idées assez extravagantes, surtout en ce qui concerne ma vie idéale, que j’ai dû partager avec deux autres personnes du groupe.
J’étais donc en train de parler de licornes et d’arcs-en-ciel, de vie nomade et d’abondance, de liberté totale et de moi infini, comme si tout cela était naturel, lorsque j’ai remarqué leurs visages sur l’écran de l’appel Zoom. Elles étaient les deux sympas et tout, mais elles me regardaient un peu bizarrement. C’est là que j’ai compris : ça y est, j’étais devenu une vieille hippie complètement folle! C’est vrai, je le suis! Je me suis rendue compte de tout ce qui sortait de ma bouche. Il n’y avait rien de mal avec ce que je disais, mais je me suis demandé depuis quand est-ce que je vais aussi loin dans mes rêves éveillés?!
Au bout d’un moment, l’un d’entre elles m’a finalement demandé : “Comment tu fais cela ? Comment peux-tu t’asseoir et avoir toutes ces pensées qui te viennent à l’esprit ?” C’est une excellente question qui m’a fait réfléchir depuis, alors je me suis dit que j’allais partager mes conseils à ce sujet.
La première chose que j’ai spontanément partagée avec mes collègues a été le fait de se donner la permission. Et c’est important, alors laissez-moi vous expliquer ce que j’entends par là. Vous vivez actuellement votre vie et, quelle qu’elle soit, il y a certains aspects que vous aimeriez changer. Tant mieux pour vous. Si vous avez grandi dans le même type de culture que moi, on vous a très probablement répété d’être reconnaissant pour ce que vous avez déjà au lieu de chercher d’autres options hypothétiques que vous n’avez pas (en tout cas, c’est ce qu’on vous a laissé croire). Cet enseignement est si fort, et vous y croyez depuis si longtemps, que le simple fait d’avoir l’idée de commencer à penser à une vie différente vous semble mal, très mal.
Déjà, vous avez l’impression qu’il n’y a aucun d’intérêt, puisque cela n’arrivera pas de toute façon, à quoi bon? Ou bien vous pensez que si vous commencez ne serait-ce qu’à penser à une vie différente, vous trahissez en quelque sorte celle que vous avez déjà. Tout cela est dans votre tête, vous n’en parlez même pas à quelqu’un, mais tout de même : la culpabilité s’insinue déjà. Et la culpabilité est une émotion très puissante. C’est pourquoi, lorsque vous suggérez l’idée de la visualisation, votre cerveau se met en mode “drama queen” (reine du drame) : “Qu’est-ce que tu veux dire par “tu veux rêver” ? Ta famille actuelle n’est pas suffisante ? Et ce travail pour lequel tu as étudié pendant des années ? Est-ce que tu veux mettre tout çà à la poubelle ? Tous ces efforts et cet argent, pour quoi, pour rien ? Et qu’est-ce qui ne va pas avec ton mari ? C’est un type tellement gentil, comment oses-tu ?” (Je suis la seule à avoir une voix culpabilisante qui ressemble à celle de ma mère ? Juste pour savoir…). En fin de compte, vous vous contentez d’une option sûre et connue, la plupart du temps, vous ne faites rien.
A ce stade, j’ai envie de vous en dire un peu plus sur mon expérience personnelle. Vers 2012, je suis arrivée à un moment de ma vie où j’avais envie de plus. Mais je ne savais pas de quoi au juste. J’avais du mal à savoir de quoi je parlais réellement et à quoi cela pouvait ressembler. N’oubliez pas qu’à ce stade de ma vie, je n’avais lu aucun livre de développement personnel, je ne savais pas ce qu’était la visualisation et je pensais que la méditation était réservée aux sectes et aux hippies défoncés (pour de vrai). La seule chose dont j’avais l’intuition était que je voulais quelque chose de nouveau dans ma vie. J’ai donc fait deux choses : j’ai commencé à faire du bénévolat dans des festivals locaux que j’affectionnais et j’ai commencé à voyager en solo (la première fois, c’était un week-end de 2,5 jours à 100 km de chez moi). C’est tout. Pas d’épiphanie, pas de grande révélation.
Par contre, cela m’a appris 3 choses :
1- J’étais toujours en vie. Aucun drame ne s’est produit, le ciel ne m’était pas tombé sur la tête, je pouvais faire de nouvelles choses. Tout va bien!
2- J’ai adoré ! Je me suis beaucoup amusée à faire tout ça.
3- Mais surtout: cela m’a fait commencer à me demander “Quoi d’autre ?”. Qu’est-ce que je pourrais faire d’autre qui m’apporterait le même sentiment de connexion, de découverte et d’aventure ? Qu’est-ce qui existe et que je n’ai pas encore expérimenté par peur, mais que je devrais peut-être faire ?
Pourquoi est-ce que je vous raconte cela maintenant ? Eh bien, si vous m’aviez parlé de mes visions de vie avec des licornes et des arcs-en-ciel à l’époque, j’aurais bien ri (et j’aurais appelé une ambulance, parce que vous êtes fou à lier, très cher). Tout simplement parce que j’étais à un stade complètement différent de mon parcours. Tout comme vous l’êtes peut-être en ce moment.
Notre cerveau est un muscle qui a besoin d’un entraînement constant si nous voulons le modeler d’une manière différente de celle dont il a été câblé. Même s’il n’est pas facile de changer ses pensées ou ses rêves, c’est possible avec du temps et de la pratique. De petits changements l’aideront à créer de nouvelles connexions, de nouvelles versions de ce qu’il considère comme “normal”, de sorte que lui (et vous) sera plus à l’aise la fois suivante. Et la suivante. Et la suivante (vous avez compris l’idée). Gardez à l’esprit qu’il s’agit d’un processus et que vous devez l’accepter si vous ne voulez pas finir frustré en cours de route.
Si vous ne pouvez pas rêver de ce que vous voulez vraiment maintenant parce que cela vous semble trop “perché”, pourquoi ne pas commencer par des situations quotidiennes que vous pourriez améliorer. Rien d’important, mais des choses que vous vous sentiriez plus à l’aise de mettre en œuvre : “Je veux faire une sieste le dimanche”, “Je veux prendre mes pauses déjeuner tous les jours”, “Je veux essayer ce cours de danse une fois par semaine”, tout ce qui vous permettra d’avoir plus de temps pour vous, de prendre soin de vous, de vivre des aventures ou tout ce que vous souhaitez dans votre vie. Faites le vide. Connectez-vous un peu plus à ce que vous aimez. Voyez ce qui se passe. Et partez de là.
(Lisez la deuxième partie dans mon prochain article !)